Films

Nature morte avec colocs vivants

Juin 2021 Court-métrage réalisé dans le cadre de la formation en vidéo à l’école Agnés Varda de Bruxelles

Le Jeu
 
2020

Durée : 5’33” ; support de tournage : Numérique – 16/9 – couleur

Le Dossier de Mari S.
 
2014-2015

Durée : 29 mn ; support de tournage : Numérique – 16/9 – couleur

« Budapest, novembre 2014. J’ai pu retirer le dossier secret de Mari S aux archives d’état. Ce que j’ai reçu c’est l’ensemble des rapports collectés par le ministère intérieur de la République Populaire Hongroise entre 1953 et 1989. (…) Les Munka Dosszié, ou Dossier du Travail commencent à partir de 1954 et ont été destitués en 1989. Le dossier de Mari S a été fermé en 1989, mais si le mur était tombé un an après ou si j’étais née un an avant, peut être serais-je moi aussi dans son dossier. » Quelques années après la Révolution de ‘56, Mari S. et ses deux enfants s’échappent de leur pays, la Hongrie, pour rejoindre le reste de leur famille en Italie. Longtemps après la chute du mur de Berlin, Mari S tombe malade d’Alzheimer. En feuilletant les pages des archives du régime soviétique, sa nièce cherche à reconstruire ses souvenirs perdus.

Le projet est né en 2014 dans le cadre scolaire de l’ERG (Ecole de recherche graphique) à Bruxelles, mais le désir de raconter cette histoire me poursuivait depuis longtemps. Il s’agit de l’histoire de ma famille, qui a fuit son pays d’origine, la Hongrie, pour arriver en Italie dans les années ‘60. Le projet interroge les notions d’héritage, de mémoire et d’oubli, et leurs rôles dans la formation de l’identité personnelle et collective. La recherche se base sur l’idée qu’il existe une analogie entre d’un côté les souvenirs personnels et les événements familiaux, et de l’autre les mécanismes collectifs de la mémoire et de l’oubli. La conjonction entre les deux se retrouve dans la notion d’archives : archives assez particulières dans ce cas, car il s’agit de l’ensemble des rapports secrets recueillis par le régime socialiste pour établir son système de pouvoir. Ces dossiers, qui étaient à l’époque des instruments de contrôle extrêmement minutieux et détaillés, nous surprennent aujourd’hui par leur capacité à capturer l’essence éphémère du quotidien. Les rapports de deux espions vont nous amener dans le passé de Mari S, à deux moments différents de sa vie, avant et après sa fuite, selon deux points de vue distincts: d’abord celui d’une voisine et ensuite celui d’un immigré en Italie. Les deux rapports sont complétés par des souvenirs personnels et des récits de famille exposés en voix off par le narrateur. Le tout prend la forme d’un portrait fragmentaire d’une femme, mais surtout d’une époque, celle qui va des années 50 aux années 90 du siècle passé.
Réalisation, image & animation : Olivia Molnàr;

mixage : Thierry Berthomeu;
etalonnage : Pierre-Yves Fave;
production déléguée : spectre productions;
producteur : Olivier Marboeuf

La Baraque

2017-en cours
Projet de documentaire avec Gaspard Geerts

Suite aux querelles linguistiques qui animèrent les années 1960 en Belgique, l’Université Catholique de Louvain fut scindée en deux. La partie néerlandophone resta à Leuven et la partie francophone migra dans la province du Brabant Wallon pour y fonder un siège autonome.
Pour ce nouveau siège, les autorités universitaires choisirent de construire une ville nouvelle. Ils souhaitaient une ville vivante, à dimension humaine, entièrement piétonne, abritant toutes les classes sociales. Un projet aux ambitions utopiques, suivant un plan labyrinthique inspiré de villes médiévales telles que Leuven, posé sur une immense dalle de béton permettant le passage des voitures. Aujourd’hui Louvain la Neuve est une ville florissante, capitale commerciale de la riche province du Brabant Wallon.
Au coeur de cette ville atypique se trouve un petit bois qui cache un village de cabanes, de caravanes et de roulottes: le quartier de la Baraque. Protégés par la végétation, ses habitants ont donné vie à un système d’organisation autonome, construit leurs propres maisons et développé une forme de résistance, silencieuse et en retrait. Le quartier est né de la rencontre entre les derniers habitants d’un hameau pré-existant à la ville et un groupe d’étudiants en quête d’expérimentations tant sociales qu’architecturales. Si aujourd’hui la Baraque n’abrite presque plus d’étudiants, ses habitants continuent d’expérimenter un mode de vie alternatif.
Depuis 40 ans ces deux réalités coexistent, indifférentes, contradictoires, et pourtant complémentaires, dans un équilibre presque magique. Dernièrement, alors que la pression des grands promoteurs immobiliers semble faire plier la ville et mettre en danger cet équilibre, il devient urgent d’imaginer de nouvelles perspectives et de méditer sur la cohabitation entre des modes de vie différents.