Girotondo
Certains racontent qu’il y eut dans ces terres une ville parfaite, géométrique et ordonnée: ses habitants vivaient en paix sans pauvreté ni injustices. On dit qu’au milieu de la ville il y avait un bois qu’en autant de siècles personne n’avait osé abattre. Une foret désordonnée, intriquée comme un filet, avec un sous-bois dense et visqueux où poussent des champignons jamais vus ailleurs et où la lumière du soleil ne pénètre jamais. Et plus les rues étaient claires et symétriques, plus le bois devenait sombre et épais. C’est là où disparaissent tous les chasseurs imprudents et les fillettes curieuses venues pour chercher des baies, et peut-être sont ils toujours dans ce bois, errants dans ce labyrinthe de troncs, branches et fougères…
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contribution à Papier machine n° 6 “Tourniquet”
Textes : Olivia Molnàr
Images : Gaspard Geerts et Olivia Molnàr